Tweet 21/05/2012  Retour du Japon

Elle était accroupie, la main gauche posée sur le sol, la tête en avant. Son visage arborait une grimace qu'elle essayait de montrer la plus terrifiante.

Devant elle se trouvait la masse imposante de monsieur Ishora Koshirida, Plus de deux cent cinquante kilogrammes de graisse nourrie au tofu et à la couenne de bœuf.

A ses côtés, l'arbitre en habit traditionnel se préparait à donner l'ordre de l'assaut.

Pendant les quelques secondes qui la séparaient du début du combat. Elle se remémora son voyage au pays du soleil levant…

 

« Anne-Marie nous avait menti en nous affirmant :

-Je vais au Japon étudier l'impact de la radioactivité sur la reproduction des coléoptères !

En fait, elle était partie pour se perfectionner dans le combat de Sumo et pouvoir ainsi briller par son nouveau savoir auprès de ses amis body combattant, pauvres béotiens de cet art martial ancestral. »

 

Soudain, l'arbitre abaissa son bras en hurlant son ordre et les deux contestants se ruèrent l'un contre l'autre...

 

Un mardi soir, Deux mois plus tard.

Anne Marie venait juste de se remettre de ses trois côtes cassées, de la luxure d'un de ses bras et de ses deux jambes, ainsi que de son traumatisme crânien.

Elle racontait à Meriem sa nouvelle expérience.

« -Z'y va trop d'la bal ton stage!

-Oui, répondit Anne Marie à son interlocutrice très étonnée. Il faut que je fasse une petite démonstration ce soir, à la fin du cours.

-B. De M. commenta Chantal, t'as qu'à faire ça contre un des mecs, tu l'défonces, ajoute-t-elle la bouche pleine d'une carotte qu'elle grignotait avec délectation.

Puis, elle me regarda.

Je répondis immédiatement d’un signe négatif de la tête :

-Tu sais, j'ai une santé fragile. Par contre j'en suis certain Venu sera très heureux d'accepter cet affrontement. T'as qu'à lui faire la surprise, il adore les arts martiaux! »

 

Mais où était-il d'ailleurs, notre beau séducteur.

Le voici, qui arrivait lentement avec un sourire béat qui barrait son visage et une démarche nonchalante qui n'était pas de son habitude. Son esprit était ce jour, perdu dans les nuages, vadrouillant dans les profondeurs d'un rêve idyllique.

Hier, à son cours de salsa, la petite polonaise de quinze printemps, lui avait dit bonjour. Rien de bien spécial, à vrai dire, elle avait simplement hoché poliment de la tête au groupe où il se trouvait. Mais pour son esprit avide de chair fraiche, c'était une drague sans ambigüité.

Elle le voulait !

Il s'imagina immédiatement, avec elle, dans un futur très proche, franchir le pas de la convoitise à celui de la joute charnelle...

 

Le cours de body combat se déroula à merveille, notre bon gourou Dominique, étant aphone, nous avions tous pu oublier nos boules Quies.

Venu, dans un état second, érotisait chacune de ses routines.

A la fin de notre entraînement, Anne-Marie, comme elle nous l’avait promis demanda le concours de notre adonis :

-Venu, on se fait une petite rencontre ?

L'esprit mal tourné de notre bellâtre, se méprit bien entendu, sur la demande et accepta en pensant :

-Une de plus qui tombe sous mon charme...

Sans vraiment anticiper la suite des évènements, Il se retrouva les bras ballants et les jambes légèrement écartées, au beau milieu d'un cercle que notre bon gourou avait, sur l'estrade, tracé à la craie.

Anne-Marie se posta immédiatement devant lui, dans la posture adéquate.

Le début du combat fut rapidement donné et Anne Marie se rua tête la première sur sa cible choisie. Le sommet de son crâne atterri avec précision, sur cet organe que Venu chéri avec vénération. Le souffle coupé, les yeux ébahis, le pauvre s'effondra inconscient.

 

Après quelques minutes de silence, où nos regards alternèrent entre Anne Marie et le battu, les filles éclatèrent de joie et sans prêter la moindre attention à Venu, glorifièrent leur nouvelle égérie :

- Z’y va l'est trop ouf ta technique !

-J'ferai la même chose à Phil , s'il ne veut pas faire le ménage.

-Et bien moi j'utilise un couteau pour atteindre le même but ! Ajouta Gaby.

-Bonne technique tout à fait Bolchévique. Enchaina Olga.

-Mais, comment peut-on tomber enceinte si on traite les hommes comme ça, chouina Aurélie un peu attristée.

Meskerem poussa une série de cris stridents tandis que Catherine leva le bras gauche haut dans le ciel, le poing fermé.

Rolph, César, Dominique et moi-même pensant que la tournure de l'évènement n'allait pas en notre faveur, nous eûmes la grande sagesse de nous éclipser sur la pointe des pieds.

De l'autre côté de la vitre, Phil qui avait observé l'intégralité de la scène faillit s'étouffé avec son nem et blêmit en pensant à ce qui pourrait prochainement lui arriver...

 

Mercredi sept heure du matin.

"Monsieur, monsieur, vous ne pouvez pas dormir là!"

La préposé au ménage de notre salle, furieuse de la présence de ce squatteur, l'houspillait avec son balai brosse.

Venu se réveilla brutalement.

Où était-il, que lui était-il arrivé ?

Debout, la main droite grattant son crâne dégarni et l'autre protégeant une partie de son anatomie qui le faisait encore souffrir, il se souvint soudain de sa soirée très particulière.

Anne-Marie, oui, Anne-Marie lui avait fait du gringue et puis...

Son esprit lubrique lui souffla une suite scabreuse à mille lieux de la vérité.

La douleur latente qui tiraillait le bas de son ventre, lui amena cette hâtive conclusion :

"Quel tempérament, cette Anne-Marie, De toute ma vie, je n'ai jamais eu de relations aussi torrides! Il est peut-être temps pour moi de reconsidérer mon penchant pour les adolescentes et m'intéresser dorénavant aux femmes plus d'expérimentées...

 

 
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