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09/01/2015


DOG


Il pâlit soudain, sa gorge était sèche, sa tête s'était mise à tourner, une transpiration abondante s'écoulait de son front et mouillait exagérément ses aisselles. Il avala une énorme bouffée d'air, Puis, il essaya sans y parvenir à bredouiller quelques mots.
 -Je, je...
 Alors ma cadette et moi-même éclatèrent de rire le pointant du doigt et lui envoyant des exclamations moqueuses. Rigolant à gorge déployée nous amusant de l’expression de sa bobine décomposée

Alors, ses yeux se mirent à tourner dans leurs orbites, un filet de bave s'écoula à l’encoignure de ses lèvres, une brusque chute de tension affala ses épaules et il s'écroula face contre la table, la figure planté dans sa part de gâteau à la crème.

Nous n'en pouvions plus de rire, nos yeux étaient humides de joie et une félicité nous faisaient frissonner de plaisir.

Alors ma seconde fille, Caroline, sa compagne, hurla. « il faut appeler l'ambulance vite... »

Gjergji fut emmené d'urgence à l'hôpital où une semaine en soins intensifs fut nécessaire pour le remettre en forme.

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C'est bien d'avoir de nombreux enfants. Moi, j'en ai Quatre, mes petits bichons, mes petits amours, qui malgré leurs âges avancés sont tous restés mes bébés, mes petits chouchous.
 Et puis l'avantage c'est que leurs vies se développant, ils nous ramènent des compagnes, des compagnons qui agrandissent notre famille.
 Et justement, ma fille Caroline était tombée amoureuse de Gjergji et vivait avec lui depuis plus d'une année.
 Très souvent, ils passaient à la maison pour nous rendre de petites visites impromptues et nous enchainions nos soirées par des parties de "DOG," qui nous avait été intronisé par Gjergji.

Genre jeu de l'oie, cet amusement réservé aux plus de douze ans, représentait pour mon gendre une véritable dévotion, une passion véritablement viscérale. Des heures de pratiques assidues lui avait permis de maitriser la science discutable de la petite dizaine de solutions qui se présentaient au regard de chacune des cinq cartes distribuées.

Au début, la méconnaissance des règles nous faisait perdre chaque partie.
 Nous formions toujours la même équipe. Il jouait avec sa bienaimée, tandis que ma benjamine Dorothée se retrouvait appariée avec moi-même.

Gjergji, immanquablement se moquait de nos défaites et se glosait de remarques taquines sur notre incapacité de gagner, jusqu'à...
 Jusqu'à ce fameux jours où il perdit la partie et où il fut hospitalisée dans un état comateux, prit, qu'il avait été, par une formidable chute de tension.

Un an s'était égrené sur cette triste aventure, quand ma fille Caroline me téléphona.
-Papa, on vient manger à la maison samedi, tu sais… Glergji vient tout juste de sortir de sa profonde dépression suite à… Elle n’osa pas continuer sur les attendus de cette terrible soirée et elle enchaîna… Gjergji m'a dit qu'il aimerait bien se remettre au DOG !
 -J'eu un petit ricanement moqueur, m'apprêtait à envoyer l'une de mes plaisanteries acerbes, quand le ton sérieux de la voix de ma fille m'intima d'éviter tout genre de quolibets.
 Je passerai ce soir vous voir et nous aurons une petite conversation à ce sujet, dit à Dorothée d’être présente !

Le soir venu, une conversation entre nos six yeux se déroula rapidement. En fait Caroline voulait s'assurer que nous ferions tout pour perdre chaque partie.

La cause fut entendue et c'est le cœur léger que ma fille réintégra son bercail.

Le jour de ce jeu de DOG arriva. Glergji, fébrile et nerveux, commença la distribution de la première menée de cartes.
 Et, le jeu s'enfila, nos pions s'activant avec ruse sur le parcours en carton.
 La partie était mal engagée pour nos adversaires. Les deux cartes qui me restaient dans les mains pouvaient me permettre de gagner sans la moindre difficulté.
 Oubliant ma promesse, un large sourire aux lèvres, je m'apprêtai à jouer le coup fatidique, quand, Caroline qui me connaissait bien compris l'aboutissement de ma jubilation.
 Sous la table, Elle arma son pied et m’envoya, de toutes ses forces, un coup révélateur. Je retins avec difficulté mon cri de douleur et je me rappelai mon sincère engagement.

Mes deux cartes furent utilisées sciemment dans une continuité erronée et je perdis la partie, devant le bonheur de Gjergji qui en profita pour me dire que j'étais vraiment trop nul et que j'aurai pu facilement gagné si j'avais son expérience et sa maîtrise.

Depuis ce jour, C'est avec la mine renfrognée et une peur bleue pour mes tibias que je perds chacune des parties que nous jouons.

 Mais, je dois l'avouer, nous ressentons tous, un immense bonheur de voir notre bon Gjergji baigné de la béatitude du bienheureux.