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 Mon amour Léonette

 Chapitre 6

Placée à l'extérieur des remparts de la ville, l'église sonnait le tocsin ordonnant de sa manifestation bruyante l'ouverture des portes de la cité. De nombreux paysans s'affairaient depuis longtemps à leurs besognes.
Au pied du château, comme à son habitude, Rimelin parcourait son jardin médicinal, il semblait particulièrement contrarié, il arrachait sans la moindre précaution ses végétaux médicamenteux, lui qui d'habitude était si soigneux, si déférant devant ce bien précieux ne prenait aucune des précautions élémentaires qui permettaient la pérennisation de ses récoltes.
« Me demander ça, à moi ! Mais, je ne suis pas un assassin ! »
Malheureusement que pouvait-il faire. Simplement obéir aux ordres ? Il ne tenait pas du tout à mourir sur le bûcher avec cette accusation d'être un suppôt de Satan !
 Il se remémora ce triste soir d'hiver où l'immonde Norbert avait démasqué sa tare maudite.
"Comme à son habitude, il s'était enfermé à double tours dans son petit local souterrain, s'apprêtant à retranscrire ses dernières découvertes et pensées. Mais, il n'avait pas remarqué la présence du moine qui l'observait, caché dans un recoin sombre de la pièce,  derrière cette grande armoire en bois vermoulu. En toute quiétude armé d'une longue plume d'oie, il s'était mis à rédiger des recettes permettant de soigner le mal de ventre et ce n'est qu'après une bonne dizaine de minutes qu'il ressentit cette présence étrangère, quand il releva la tête pour s'inquiéter de ce sentiment, Norbert se tenait à ses côtés, le mirant de ses yeux injectés de haine. Il porta devant lui le crucifix qu'il tenait à la main et après le murmure d'une prière affolée il hurla :
« Tu es le diable, soit maudit entre les hommes, tu iras au bûcher!
Le vice condamnable de Rimelin venait d'être découvert, Il écrivait de la main gauche !
C’était une faute abjecte que l'église condamnait de la plus dure façon.
Il lâcha immédiatement l'instrument avec lequel il commettait ce délit et s'imagina à l’instant, agonisant dans les flammes, expiant ce terrible péché qui était d'être gaucher.
-Non, pour l'amour de Dieu, ne me dénonce pas !
Le regard froid de Norbert ne lui dispensa aucune pitié ou compassion. Il se dirigea vers la porte avec l'envi immédiat de répandre son venin, quand il s'arrêta net. Il se retourna lentement, regarda Rimelin droit dans les yeux et l’expression froide et glacée de son visage changea pour être remplacé par un rictus de haine, une expression malsaine d'un être dont la foi aveugle venait d'être détournée du juste entendement.
 Rimelin comprit bientôt le pourquoi de cette inquiétante expression.
En ricanant d'un petit hoquet aigre, il lui envoya le fond de sa pensé:
-Un jour, j'aurai besoin de tes services ! Par mon silence je vais te laisser la vie, mais surtout, n'oublies jamais qu'un seul mot de ma part suffira à t'envoyer sous les souffrances de la torture et te faire occire pour te faire retrouver l'enfer seule demeure qui t'acceptera pour l'éternité »...".
Eh bien, le jour de ce fameux service venait brutalement d'arriver.

Hier, tard dans la nuit, Norbert le preux était venu lui demander d'accomplir une effroyable besogne :
« Tu dois me préparer un breuvage empoisonné, sans goût, qui tuera avec de terribles souffrances celui qui l’absorbera !
-Mais ma science a pour but de protéger la vie !
-C'est un ordre, sinon ! Il souligna son cou du tranchant de la main. Qu'il soit prêt demain, en fin de journée ! »...
Après avoir achevé l'anachronique séance de jardinage. Rimelin tristement s’en retourna à son repaire.
Il escalada un petit tabouret pour atteindre de ses mains le haut de son armoire. D'une mais tâtonnante, il souleva une planche qui recelait un parchemin qu'il avait depuis toujours voulu gardé secret. Etalé sur sa table, il l'épousseta, s'aidant de son souffle à de multiples reprises. Le texte se présentait en lettres Gothiques. Une fioriture d'arabesques colorées détourait l'ensemble du texte. On pouvait y apercevoir des signes démoniaques, des représentations de la mort et de la souffrance.
Rimelin frissonna à l'idée de parcourir cet ouvrage qui lui avait été donné par l'un de ses professeurs quelques instants avant sa mort, avec cette ultime confidence qu'il ne devrait utiliser ses formules que dans un juste dessein.
 Il parcourut le pamphlet, les yeux exorbités, le souffle court, essayant de se concentrer sur les concoctions maléfiques qui lui étaient expliquées. Il possédait tous les ingrédients qu'ils devaient mélanger. Il les énuméra en silence. Bave de crapaud, venin de vipère, ciselin des Alpes...
Une petite bonne heure de préparation et de cuisson pour qu’un breuvage peu ragoûtant se retrouve fumant au beau milieu de sa table.
La couleur et l'odeur fétide ne laissait aucun doute sur la toxicité du produit.
Rimelin connaissait la subtilité nécessaire pour cacher l'évidence de ce poison. C'était la raison de sa récolte matinale. Il hacha soigneusement les herbes médicinales fraichement coupées et les mélangea à l'immonde soupe. La transformation fut presque instantanée. Le fluide prit une transparence parfaite et les senteurs fétides disparurent. Il s'appliqua précautionneusement à la filtrer une dernière fois, et versa le tout dans une petite fiole qu'il colmata avec de la cire.
La substance de mort était prête à accomplir sa triste besogne.
Mais, à qui était-elle destinée ? 
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chapitre 8
Le petit Gislain, vêtu de haillon courrait à perdre haleine dans la rue très pentue qui le menait à son logis. Ses deux mains appuyées vigoureusement sur sa chemise ne lui octroyaient qu’un équilibre instable. Dix fois il faillit s’étaler sur le sol. Enfin, il arriva devant la porte de sa maison. A bout de souffle, il donna un grand coup de pied dans la porte qui s’ouvrit sans peine avec un grincement de protestation. En fait de demeure il habitait une misérable étable abandonnée par les troupeaux partis depuis déjà un mois dans leurs pâturages jurassiens. Le paysan louait ce triste endroit à sa famille pendant la belle saison.
Un sourire radieux éclairait la frimousse du bambin et semblait effacer, du même chef, la crasse qui recouvrait ses joues amaigries. Ses cheveux couleur de feu restaient collés par la sueur, coiffaient un visage parsemé de tâches de rousseurs. Du haut de ses huit ans, il respirait la malice et la fierté du devoir qu’il venait d’accomplir.
Mais qu’est ce qui le rendait si heureux ?
Sa mère Jeanne la voleuse, se retourna effrayée par cette entrée inattendue :
« Eh ! T’as le diable à tes trousses ! »
Jeanne n’avait rien d’une mère attentive et aimante. La vie n’avait pas été tendre avec elle. Orpheline dès sa plus tendre jeunesse, elle avait dû se débrouiller toute seule. A vingt-huit ans, bardée de trois gamins qu’elle n’avait jamais souhaités, elle traînait sa carcasse fatiguée essayant de survivre du mieux qu’elle le pouvait. Ses joues creusées, son visage amaigri par les privations avaient enlevé la tendre beauté de sa jeunesse passée. Elle n’éprouvait aucune affection envers ses rejetons, ces infâmes bons à rien ! Disait-elle. Malgré cette haine, elle continuait à les garder sous sa protection, plus par nécessité que pour un quelconque soupçon d’amour. En fait, elle se repaissait de leur besognes et de leurs larcins, leur confisquant à son profit ce qu’ils avaient pu gagner.
Gislain, malgré son jeune Age faisait office de père pour ses deux frères de trois et cinq ans. C’était principalement lui qui gagnait la subsistance de la famille, il le faisait honnêtement quand il le pouvait, mais n’hésitait jamais devant la tentation d’un chapardage facile. Et, cette fois il avait réalisé l’opération de sa vie. Il sortit lentement de dessous ses haillons une énorme bourse qu’il fit teinter devant la figure de sa mère.
La bouche édentée de la marâtre fit apparaître un sourire de contentement.
« Où c’est que t’as piqué ça ? Dit-elle en arrachant d’une main alerte le bien de son fils.
-Au marchand ! Dit-il mécontent de s’être déjà fait subtiliser sa bourse.
Jeanne soupesant le petit sac estima le butin à une petite fortune.
-Tu m’en donnes quelques pièces ! Pesta Gislain.
Pour toute réponse il reçut la main vigoureuse de sa mère en pleine figure. Le pauvre petit tomba à la renverse. Il ne s’était pas attendu à cette réaction violente et c’est plus par surprise que par douleur que quelques larmes coulèrent sur ses joues rougies par l’angoisse. Il connaissait les accès de violence de sa mère et ne se risqua pas de continuer sa protestation. Pour tout réconfort, il alla retrouver ses frères qui jouaient dans la paille totalement indifférents à la violente scène qui venait de se dérouler.
-Je vais cacher cet argent an lieu sûre, des fois qu’t’aurais la mauvaise idée d’en profiter sans qu’j’le sache !
Jeanne sortit immédiatement de l’étable en riant.
-Tu nous as amené quelque chose à manger demanda l’un des deux mioches à son grand frère.
Gislain les regarda avec tristesse.
Aujourd’hui ils iront mendier chez le curé.
Marchant d’un pas rapide, Jeanne avait déjà pris sa décision, elle abandonnait tout. Sa vie de misère, cette ville de Gex qu’elle détestait comme étant le lieu où elle avait tant souffert. Elle partirait vivre loin d’ici. Lyon, lui semblait l’endroit rêvé pour dépenser sa fortune.
Et c’est à St jean de Gon ville qu’elle trouverait le moyen de locomotion qui lui permettrait de lui faire accomplir sans risque un bout de chemin. Dans ce village, elle connaissait Ernest, un bûcheron qui avait dans le passé partagé un bout de chemin avec elle. Elle savait, qu’il livrait régulièrement son bois de l’autre côté de la montagne.
Sans attendre, elle accomplit les quatre bonnes heures de marche nécessaire pour rejoindre sa destination. Et ceci sous un soleil de plomb, sans même avoir averti ses enfants ou regretté sa démarche impulsive.
Comme elle l’avait espéré, Ernest chargeait sa charrette d’énormes rondins qu’il devait rapidement aller livrer non loin de Bellegarde. Malgré les neufs ans qui les séparaient de leur dernière rencontre. De dos, elle reconnut facilement son ancien compagnon. Ses cheveux d’un roux flamboyant, cette grande balafre qui lui zébrait le dos, ne permettaient aucune ambiguïté.
« Ernest ! S’exclama la voleuse. Tu peux m’faire une petite place dans ta carriole ?
L’homme se retourna surpris. Sa lourde stature était impressionnante. Regardant son torse nu bardé de larges épaules, Jeanne se dit qu’elle serait en sécurité pour voyager avec un tel individu.
Ernest la regarda étonné. Quelle était cette vieille femme à l’allure repoussante ?
Seule sa voix lui disait quelque chose.
Voyant son interrogation, elle s’exclama :
-C’est moi Jeanne, Tu t’souviens pas de moi !
Ses yeux déconcertés la dévisagèrent.
-Jeanne, mais qu’est-ce que tu fais par-là ! S’étonna-t-il.
-J’ai b’soin de ton aide, je parts à Lyon pour y r’trouver ma famille !
-Tu as de la famille à Lyon ?
-Ben oui, paraît qui z’ont besoin de moi ! Fabula-t-elle.
Ernest était un homme de peu de mots, il se détourna rapidement d’elle et tous en continuant son dur labeur, répliqua :
-Je pars à l'aube, faudra que tu te contentes de t’asseoir entre les bûches !
Jeanne était ravie, elle sortit un quignon de pain de sa poche et alla s’asseoir sous un arbre dans l’attente de son prochain départ. Sa fortune étroitement serrée contre son ventre la comblait de bonheur. La belle vie allait bientôt commencer !
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Hugues, soupirait profondément.
Seul dans cette grande cuisine en compagnie de cette jolie petite Eglantine qui l’aidait dans la préparation des repas, il s’était mis à rêver !
Le regard plongé dans le corsage entrouvert de la mignonne soubrette, Il rêvait de quelques fredaines qu’ils pourraient tous les deux accomplir.
Eglantine connaissait les sentiments que le maître cuisinier éprouvait à son égard, sentiment qu’elle ne partageait d’ailleurs aucunement. Par contre elle se faisait un malin plaisir d’aguicher se prétendant en prenant quelques poses suggestives. Pour l’instant elle pétrissait avec force la pâte qui servirait plus tard à la confection de  nombreuses spécialités culinaires dont seul Hugues connaissait le secret.
Pour accomplir cette tâche, elle restait penchée exagérément, découvrant sa générosité à la vision de son chef. La blondeur  nordique de ses cheveux éclairait son visage où deux pommettes saillantes arboraient une rougeur campagnarde.
Ses yeux d’un bleu azur, des sourcils d’une finesse délicate, ses lèvres pulpeuses accompagnaient chaque nuit et depuis longtemps les songes agités de notre cuisinier. Ce matin, il avait décidé de lui déclarer sa flamme et cela malgré sa proverbiale timidité avec la gente féminine :
« Eglantine ! Dit-il d’une voix douce. La belle leva ses yeux taquins en direction de son interlocuteur.
Je me suis toujours demandé si tu avais un amoureux ?
Eglantine poussa un petit gloussement moqueur.
-Non pas vraiment ! Dit-elle. Ce n’est pas les occasions qui manquent, mais je ne suis pas très pressée !
Le cœur de notre prétendant battait la chamade. Il avait donc une chance, la belle n’était point prise.
-Tu sais, je te trouve très plaisante ! Osa-t-il timidement.
La jolie donzelle se trémoussait de malice, un large sourire éclairant son minois de la plus belle façon. Le fichu blanc qui recouvrait ses cheveux glissa lentement, découvrant un peu plus sa blondeur angélique. Sans un mot, elle posa ses deux mains dans la farine prête à reprendre sa besogne.
Ecoute-moi ! Commanda Hugues, j’ai quelque chose d’important à te demander.
Le sérieux du ton qu’il venait d’employer détonnait singulièrement avec la bonhomie de sa personne.
Eglantine comprit que son chef était prêt à lui déclamer son amour. Elle en fut subitement contrariée car il fallait lui trouver une réponse qui ne le blesserait pas. Le visage fermé, elle le regarda avec attention. Il devait bien avoir vingt ans de plus qu’elle, a tête d’une rotondité parfaite était séparé par un volumineux appendice nasal d’une rougeur éclatante. Son crâne recouvert par un faible duvet reluisait sous la lumière diffuse qui filtrait insidieusement par la porte grande ouverte. Son ventre gonflé à l’excès se mit à suivre par quelques rebonds chaque mouvement de ses mimiques.
Pourrait-elle aimer un homme tel que lui ?
« J’éprouve une profonde attirance pour toi ! » Dit-il dans un soupir timide.
Il s’attendait à ce qu’elle éclate de rire. Pourtant ce ne fût pas le cas. Elle prit l’air apeuré, baissa les yeux faisant mine de ne pas l’avoir entendu puis d’une main habile elle réajusta son corsage et reprit son travail avec acharnement.
Quelle étrange réaction ? Considéra Hugues. Lui ai-je fait peur ?  Etait-ce un signe encourageant ou bien au contraire une négation de sa déclaration. Il comprit rapidement que cette réaction n’avait rien à voir avec ses propos.
« Alors cuistot, que nous prépares-tu de bon !
Avant même de s’être retourné, Hugues reconnu cette voix. Il se retourna prestement.
-Mon seigneur ! Articula-t-il en s’inclinant.
Devant lui se trouvait Simon de Joinville en personne.
Que puis-je faire pour vous ? Dit-il, l’air pétrifié.
-Je me suis éveillé très tôt ce matin et passant prêt de cette porte ! Dit-il, pointant du doigt l’entrée de la salle. J’ai humé quelques fumets délicieux et je me suis dit qu’il fallait que je te félicite pour l’excellent repas que tu nous avais élaboré hier.
-Vous me faites trop d’honneur ! Bégaya Hugues.
Simon semblait pensif, ses yeux scrutaient l’endroit avec attention. Il avança de quelques pas en direction de la grande table qui était recouverte d’une foultitude de victuailles.
C’est à cet instant qu’Emilienne arriva un  pot à la main en s’écriant.
-V’là le lait pour votre poète !
Elle s’arrêta net, surprise par la noble présence du seigneur. Elle se courba en deux, posa son pichet sur le sol et s’enfuie sans demander son reste.
-Qu’est-ce cela ? Demanda Simon en regardant fixement le récipient.
-Du lait Monseigneur, du lait de vache ! Notre jeune troubadour à l’étrange habitude d’en boire un verre tous les matins.
Hugues se pencha avec grande difficulté pour récupérer le breuvage. Il ajouta.
-Il paraît que d’après lui c’est bon pour la santé. Moi, j’en suis moins sûre ! Affirma-t-il, tout en remplissant un gobelet.
Simon approcha son nez, huma la boisson et demanda.
-Et ceci lui est destiné ?
-Oui, Monseigneur, il est bien le seul à pouvoir boire ça !
Un rictus pervers se dessina sur la bouche de Simon.
-Cuisinier, peux-tu me donner quelque chose à manger !
-Que désirez-vous Monseigneur ?
-Une bonne tranche de ce délicieux porc que tu nous as servi hier ! »
Hugues se hâta en direction du fond de la salle où, sur une étagère, reposaient les restes de la carcasse du  porcin cuisiné. Eglantine de son côté restait près du feu et mélangeait avec application, munie d’une énorme cuillère de bois, le contenu mijotant d’une marmite.
Pour Simon s’était l’occasion rêvée d’accomplir son forfait, il sortit de sa manche une petite fiole, qu’il ouvrit et en déversa le contenu dans la timbale de lait qui se trouvait devant lui.
« Un geste terrible ! Ironisa-t-il dans cette pensé, indigne de mon rang ! Mais ceci est une besogne que j’ai à cœur d’accomplir moi-même ! »
Hugues revint présenter le plat à son Auguste visiteur. Simon se servit d’un minuscule morceau, tourna les talons et s’en alla.
Sa sortie fut quelques minutes plus tard, suivie par la venue de Guillaume de Lorande. Le jeune homme se sentait joyeux ce matin. Il était encore noyé dans ses rêves ou, Léonette, sa Léonette avait enfin répondu à son amour.
« Bonjour tout le monde !
Hugues semblait dépité, la visite du seigneur l’avait tellement troublé que sa décision de faire la cour à la petite soubrette était maintenant complètement oubliée. Il marmonna une salutation bougonne à l’intention de Guillaume et retourna à son travail. Notre ami repéra son breuvage, l’empoigna et l’avala d’un seul trait. Il se hâtait car il était temps pour lui de se poster devant la porte de la chapelle en attendant la venue de sa princesse. Jamais, au grand jamais il aurait négligé ce doux moment où il pourrait ainsi l’effleurer.
Eglantine, à la dérobé, le regarda s’en allé. Puis elle haussa les épaules.
Une fois de plus, il ne l’avait même pas remarquée !