Oh, eau

Le flocon

C'est lors d'une soirée, au milieu des froidures de l'hiver
Que ma création me permit l'évidence d'exister sur la Terre.
Mes parents m'avaient inconcevablement laissé tomber,
Et moi, fragile esquisse, doucement, je me suis laissée aller.

La rivière

La placidité du monde me sembla immense et délétère,
Jusqu'au jour, où ce doux zéphyr transforma mon naguère.
Je rejoignis inlassablement la cohorte de mes sœurs
Pour me submerger soudain dans l'onde et sa fraîcheur.

La mer

Puis elle se trouva devant moi, colossale et mystérieuse.
Acceptant pleinement ma présence, et me rendant heureuse.
Je me liquéfiai, absorption de son incomparable envergure
Aboutissant naturellement à cette union comblée de démesure.

L'évaporation

Un jour, je dus repartir, m'acheminer au beau milieu du ciel,
Où mon insouciance rencontra son essence immortelle.
Moi, simple émanation rebelle d'une goutte de rosée
Je venais ainsi de recouvrer l'éternelle de mon identité.